La vente illicite de médicaments est un problème de santé publique en Afrique. Au Bénin, un programme de communication pour lutter contre ce fléau a été mis en œuvre. Cette étude sur la consommation des médicaments à Cotonou (Bénin), qui s’est déroulée pendant trois jours dans différents quartiers de la ville, avait pour objet d’évaluer les pratiques d’achat des consommateurs, de façon à tenir compte de leurs préoccupations et de leurs croyances dans l’élaboration de messages de communication pour les prochaines campagnes de lutte contre le marché illicite. Cette enquête est un outil pour la conception des messages et, répétée pendant et après ces campagnes, elle sera aussi un outil d’évaluation de leur impact. Un questionnaire explorant plusieurs thèmes liés à l’achat de médicaments, a été administré par les enquêteurs au domicile de 600 ménages sélectionnés aléatoirement. Les principaux résultats sont les suivants : les mesures de répression visant à réduire l’offre du marché illicite des médicaments sont nécessaires mais pas suffisantes. Le contenu des messages de sensibilisation devra être revu et réorienté vers des groupes cibles, car 86 % des personnes interrogées pensent que les médicaments de trottoir sont de bonne qualité. Il faudra surtout augmenter la disponibilité géographique au plus près des populations des médicaments financièrement accessibles (notamment des génériques) et mettre en place des procédures allégées de dispensation et de prescription suivies d’un conseil professionnel approprié.

 Abdoulaye I. et al  Med Trop2006 ; 66 : 573-576