La vitamine A est un groupe de composés liposolubles utilisés par le corps pour réguler et favoriser la croissance et la différenciation de nombreuses cellules, notamment les cellules de la rétine et celles qui tapissent le poumon. Les prématurés présentent des taux de vitamine A faibles à la naissance. Ils risquent ainsi davantage de développer une maladie pulmonaire chronique, et donc d’avoir besoin d’oxygène. Il est possible qu’un supplément en vitamine A réduise les complications dues à la prématurité, notamment le développement anormal de la rétine (rétinopathie), une hémorragie cérébrale (hémorragie intraventriculaire) et des troubles intestinaux dus à une inflammation (entérocolite nécrosante), ainsi que les infections respiratoires. Les excès en vitamine A sont potentiellement dangereux, car ils peuvent augmenter la pression intracrânienne, modifier la peau et les muqueuses (lésions) et entraîner des vomissements. Neuf essais ont été inclus dans cette revue, huit comparant la vitamine A avec un témoin (placebo ou absence de supplémentation) et un comparant différents régimes riches en vitamine A. La supplémentation en vitamine A des nourrissons de très faible poids de naissance par injection intramusculaire ou dans le biberon a été associée à une tendance en faveur d’une réduction du nombre de décès ou de besoins en oxygène à un mois d’âge par comparaison avec un placebo. Quant aux nourrissons survivants dont le poids de naissance était inférieur à 1 000 g (trois essais, 824 nourrissons, dont au moins 96 % avaient un poids de naissance < 1 000 g), le nombre de nourrissons ayant eu besoin d’oxygène à 36 semaines d’âge post-menstruel était moindre par rapport au témoin ; le nombre de sujets à traiter pour observer un bénéfice du traitement était de 13 (intervalle de confiance à 95 % 7 à 100). Trois essais présentant des données sur la rétinopathie de la prématurité ont suggéré une tendance en faveur de la baisse de l’incidence chez les nourrissons bénéficiant d’une supplémentation en vitamine A. Le seul essai à avoir étudié le statut neurodéveloppemental entre 18 et 22 mois d’âge corrigé pour tenir compte de la prématurité n’a trouvé aucune preuve d’un avantage ou d’un préjudice associé à la supplémentation en vitamine A par comparaison avec le témoin. Aucun effet indésirable lié à la supplémentation en vitamine A n’a été signalé, mais il a été noté que les injections intramusculaires de vitamine A étaient douloureuses.