Messages-clés :

·  L’absence ou l’insuffisance des informations sur ses causes, entraîne la construction des perceptions diverses qui ne sont pas toujours vraies.

·        Le cancer est perçu comme une maladie mystique, une maladie de la mort, une maladie de la malchance ou punition divine.

·        Les cancers de sein et de la prostate sont perçus respectivement comme dus à l’excès du tripotage des seins et l’excès des rapports sexuels.

Le Cancer est une maladie chronique non transmissible dont les causes ne sont pas toujours connues par les populations. L’absence ou l’insuffisance des informations sur ses causes, entraîne la construction des perceptions diverses qui ne sont pas toujours vraies. Ce papier présente les perceptions du cancer du sein et du cancer de la prostate qui se construisent au sein de la population camerounaise.

Perceptions du cancer

Au Cameroun, le cancer est une maladie qui se perçoit différemment par les populations. Ces perceptions sont fonctions du niveau d’instruction, de l’âge, des croyances, de la culture, du lieu de résidence des individus.

·        Une maladie mystique

Dans la communauté, en raison de l’absence ou de l’insuffisance des informations, les populations perçoivent le cancer comme une maladie mystique. Cette perception est surtout diffusée par les tradipraticiens ou les leaders de certaines nouvelles Eglises qui l’assimilent à la sorcellerie.

·        Une maladie de la mort

Une autre perception qui est associée au cancer est la mort. En raison des cas de cancer incurable observé, les populations le perçoivent comme une maladie dont la seule issue est la mort.

·        Une maladie de la malchance ou une punition divine

La malchance est aussi une perception que les populations ont du cancer. Les populations ne connaissent pas toujours les causes de cette maladie et par conséquent l’associent à des causes surnaturelles.

Les perceptions spécifiques aux cancers de sein et de la prostate

Au Cameroun, il existe des perceptions spécifiques aux cancers de seins et de la prostate. Les populations estiment que le cancer du sein est dû à l’excès de tripotage des seins et que celui de la prostate est lié à l’excès des rapports sexuels et des sécrétions du sperme.

Perceptions des malades cancéreux et rapports sociaux

La société estime qu’un individu atteint d’un cancer n’est plus capable de travailler (Beck, F. et al., 2006). Cette considération participe à sa mise à l'écart, à son refus de promotion, à sa rétrogradation ou à sa perte de responsabilité.

Les médecins se concentrent souvent sur la maladie mais ont tendance à oublier le patient. La plupart du temps, les médecins ne disent pas tout au malade sur son cancer ; ou encore, qu’en général, les malades du cancer subissent les traitements prescrits sans pouvoir donner leur avis.

Comment changer les représentations du cancer ?

Il faut d’abord noter qu’avec les progrès de la médecine et de la science, les malades de cancers vivent mieux, plus longtemps et certains guérissent.

Il faut également faire des campagnes de sensibilisation pour améliorer la qualité de vie des patients et enrayer la stigmatisation et la discrimination dont ils sont victimes.

Références

Beck, F. et al., 2006, « Regards sur le cancer : représentations et attitudes du public », Évolutions • N° 4 / Décembre.

Kom Woguia L, G, 2014, « Les déterminants socio-culturels du dépistage du cancer du col de l’utérus dans la ville de Yaoundé », Mémoire de Master en Sociologie, Université de Yaoundé I, Juin.