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Le sujet de discussion de la 19ème édition du café éthique tenue le mercredi 24 juillet 2024 a porté sur la “formation des professionnels soignants en éthique et déontologie, pourquoi et comment ?  Certes, il apparait fondamental de répondre par l’affirmative à la question de la pratique de l’éthique ; mais il s'avère plus pertinent de s’interroger sur l’acquisition par le personnel soignant des fondamentaux pour que la pratique soit effectivement au point.

C'est cette nécessité qui justifie le choix de ce thème pour cette session. Pour camper les enjeux préalables à la phase des contributions ou des questions pour les clarifications, trois intervenants ont tour à tour

 

Contexte et justification – L’enseignement de l’éthique médicale : Un impératif mondial

 

L’éthique médicale, essentielle pour les médecins, pharmaciens, infirmiers et sage-femmes, doit être enseignée. Malgré les évolutions technologiques et les débats persistants, le consensus mondial favorise la réflexion et la délibération éthique. Les compétences relationnelles et l’intégration des émotions sont désormais au cœur de la formation des professionnels de la santé. Le débriefing et l’émancipation des apprenants sont essentiels dans cette démarche.

 

Exposés et interventions liminaires

 

Exposé N°1 : Richard TCHAPDA, surveillant général à l'hôpital central de Yaoundé ; est infirmier mais aussi enseignant dans des écoles de formation. Il a une expérience dans l'engagement des équipes de soins.

 

Sa présentation aborde la nécessité de former les professionnels de la santé en éthique et déontologie ; plus précisément les réalités et défis de l’importance de la formation en éthique médicale. Il souligne l’importance de comprendre les concepts et les enjeux liés à ces domaines, mais davantage la formation en éthique médicale basée sur les leçons tirées du terrain. Ainsi, pour former efficacement les professionnels de la santé, il faut rester pragmatique et ancré dans la réalité. Toutefois, des questions se posent : Qui doit enseigner l’éthique ? Comment l’enseigner ? Comment analyser les faits réels ? La concurrence internationale et les directives des associations médicales soutiennent cette formation. En fin de compte, la recherche et la légitimité sont essentielles pour façonner l’éthique médicale.

 

Exposé N°2 : Armand NKWESCHEU, docteur en médecine, il a travaillé avec des écoles de formation autour des questions sur l’éthique, il a une perspective vue du côté purement médical.

 

Son exposé s’articule autour de 04 points clés :

 

·      Éthique et formation : pour montrer l’importance de l’éthique dans la formation des soignants, en soulignant la nécessité de compétences techniques et de caractère.

 

·      Humanisation des soins : L’approche communautaire pour intégrer l’éthique dans les soins, en tenant compte des spécificités culturelles.

 

·      Intelligence artificielle : L’IA comme outil pour améliorer l’apprentissage à distance et la formation continue des professionnels de santé.

 

·      Défis et solutions : La nécessité de trouver des solutions pour humaniser le système de santé et restaurer la confiance entre soignants et patients.

 

 

 

Exposé N°3 : Professeur Jean Emmanuel PONDI, universitaire spécialisé en Relations Internationales propose une contribution sur la problématique de l'éthique au-delà du cas particulier des soins. Il souligne la nécessité de prise en compte des spécificités du contexte africain dans le débat sur l’éthique des soins ; mais il a également partagé son expérience à la fois en tant que patient et garde malade ; et a clos par des observations de manière générale, faites sous formes de perspectives possibles.

 

 

 

Échanges, Contributions, Commentaires

 

§   La problématique de la formation en éthique et communication pour l’amélioration des comportements en soins de santé se pose en termes de comportements défavorables à la santé. Pour résoudre ce problème, il est essentiel de promouvoir les comportements souhaités. Il est nécessaire pour les soignants de renforcer leurs capacités et de rester à jour pour éviter les problèmes d’acharnement thérapeutique. Une analyse des comportements non éthiques dans les hôpitaux est nécessaire pour planifier des actions appropriées et améliorer la qualité des soins qu’on soit patient ou garde-malade.

 

§  Par une approche cognitivo-comportementale en utilisant un triangle pour représenter les relations entre le soignant, le soigné et la structure institutionnelle, une intervention a montré que les responsabilités des uns et des autres sont partagées pour ce qui est de la formation des professionnels soignants :

 

o   Les responsabilités sont partagées entre le soignant et le soigné, mais aussi avec la structure institutionnelle.

 

o   L’éthique doit être intégrée à tous les niveaux pour garantir des soins de qualité. L’éthique ne se limite pas aux écoles de formation, mais elle commence à la maison et se déploie dans toutes les interactions professionnelles et institutionnelles.

 

§  L’approche communautaire pour l’humanisation des soins, en tenant compte des spécificités du contexte africain, notamment au Cameroun a insisté sur la prise en compte des aspects suivant dans la formation du professionnel soignant en éthique :

 

o   L’éthique du prendre soin doit s’adapter aux particularités culturelles et sociales du Cameroun.

 

o   Le concept de partenariat communautaire est essentiel pour intégrer les valeurs locales et échanger avec la population.

 

o   Les postes de surveillant général et de conseiller médical jouent un rôle crucial dans l’assurance de la qualité des soins.

 

o   Le conseiller médical questionne les pratiques des médecins pour garantir l’éthique et la déontologie.

 

o   L’humanisation des soins passe par la pratique de l’éthique et de la déontologie.

 

o   La garantie de qualité repose sur la collaboration entre les professionnels de santé et la communauté.

 

En somme, l’éthique du prendre soin doit être adaptée, intégrée et pratiquée pour assurer des soins de qualité au Cameroun.

 

 

 

Propos concluants - L’éthique dans la formation des soignants : Concepts et Méthodes

 

De nos jours, la formation initiale et continue en éthique pour les soignants repose sur des directives mondialement adoptées. Cependant, la mise en œuvre effective de ces principes reste un défi majeur. Comment pouvons-nous mieux former les professionnels de la santé à l’éthique ? Voici quelques réflexions.

 

®   Acquisition des connaissances : Les soignants doivent maîtriser des savoirs techniques, juridiques, psychologiques, sociologiques et économiques. La philosophie morale appliquée à l’éthique médicale est essentielle. Elle doit être enseignée dès l’école et transformée en concepts pratiques pour une communication éthique.

 

®   Raisonnement éthique : Pour raisonner de manière éthique, il est crucial de connaître les textes existants. Comprendre la société à travers l’anthropologie, l’ethnologie, la théologie, l’histoire et la science politique est également important.

 

®   Méthodes éprouvées :

 

·      Les approches constructivistes sont privilégiées. Les simulations en atelier aident à développer le raisonnement éthique.

 

·      L’analyse de cas au sein de comités de réflexion permet de résoudre des problèmes complexes.

 

·      L’entraînement pratique et la multidisciplinarité sont essentiels.

 

®   Évaluation des comportements : L’évaluation des modifications comportementales est un défi. Les compétences, attitudes et capacités objectives doivent être évaluées. Avons-nous agi justement et efficacement ?

 

®   Modèle et tradition :

 

·      Suivre l’exemple d’un modèle est traditionnel dans la formation médicale.

 

·      Transformer les règles en habitudes garantit des institutions justes.

 

En somme, la médecine moderne s’appuie sur les principes de respect, d’autonomie, de présence bienveillante et de justice, formant ainsi un consensus mondial.