De cette situation, une conscience est née parmi les médecins, celle de transcender leurs engagements éthiques, déontologiques et leurs serments afin d’établir une relation de partenaires avec les patients et de mieux garantir leur santé avec leur volonté, leur autonomie et leur consentement. C’est de ce postulat historique que la déclaration de Lisbonne de l’Assemblée Médicale Mondiale sur les droits des patients a trouvé une place de thématique centrale lors du café éthique de ce 22 Février 2023.Composé par onze (11) principes, la substance de cette déclaration s’apprécie autour de la présentation des droits de principes du patient que la profession médicale valide et de la responsabilité conjointe de reconnaissance et de défense de ces droits par les médecins et autres personnes concernées par la prestation des soins de santé. Parmi les principes de la déclaration on peut donc citer : le droit à des soins médicaux de qualités, le droit à la liberté de choix, le droit de décision, le patient inconscient, le patient légalement incapable, l’emploi des méthodes contraires à la volonté du patient, le droit à l’information, le droit au secret professionnel, le droit à l’information sur l’éducation de la santé, le droit à la dignité et le droit à l’assistance religieuse.
Le café de ce jour a été relative riche avec la mise à jour des principes de la Déclaration dans la finalité d’éviter des abus de pouvoir ; la convocation des principes déjà rappelés dans d’autres textes à portée large a été dans ce sillage opposables au médecin. La condition du patient inconscient et légalement incapable de prendre des décisions a été posée et a soulevé le problème proportionnalité thérapeutique. Cette proportion thérapeutique cherche à savoir quel est le point d’intersection qui permet d’éviter d’une part l’euthanasie volontaire et d’autre part l’acharnement thérapeutique. La notion qui est fondamentalement soutenable dans ce cas est le « Primum non nocere » qui signifie « en premier, ne pas nuire ». La bienfaisance prime donc toujours et permet de respecter cette proportionnalité thérapeutique. Le principe du droit à l’information est souvent polémique à l’hôpital parce que le garde malade ignore le fait qu’il n’a pas le statut légal lui octroyant l’accès à l’information du malade. Il est donc important et essentielle de noter la désignation et l’identification de la personne responsable qui devrait communiquer avec l’équipe médicale. Bien que le droit à l’information apparait comme menacé quand le patient ne trouve pas un interlocuteur, il faut noter que c’est le patient qui décide de qui d’autre à part lui a le droit d’être informé sur son état de santé. La déclaration a présenté aussi un certains nombres d’insuffisance et d’inadaptation à notre contexte car la médecine bien qu’étant un exercice moral demeure un exercice social. L’intégration de ces principes dans nos réalités nécessite un travail de contextualisation qui repose sur la facilitation de la lecture des droits, libertés, obligations, devoirs et responsabilités des soignants du systèmes de santé , des personnes malades et de la société pour un avancement vers une meilleure qualité des soins ; une mise à jour sous forme de directives, code de santé ou loi spécifique sur la qualité des soins et les droits des usagers, la prise en compte de la dimension déontologique de l’exercice. L’obligation de cette contextualisation repose sur l’acceptation de notre culture métisse, c’est dire que nos réalités ancestrales, postcoloniales, actuelles et du monde de demain sont importantes. La notion de démocratie sanitaire ou hospitalière retenue les échanges comme perspective de discussion pose déjà le problème de ses modalités d’exercice. Dans la réorientation des soins de santé primaire les éléments suivants doivent être pris en compte : la participation communautaire, l’adéquation des soins aux besoins dans les contextes où nous nous trouvons avec les ressources disponibles, la pleine participation à la décision et l’investissement financé par les populations.
No |
Questions |
Réponses |
01 |
Est-ce que le droit à l’assistance religieuse est applicable et respecter dans le cadre des officines des congrégations religieuses ? |
Le patient dans ces mêmes principes, a la liberté de choix donc en conséquent a la liberté de choisir la formation sanitaire dans laquelle il aimerait être soigné qu’elle soit de sa congrégations religieuse ou pas en toute conscience. Toutefois, il a le droit de refuser tout acte qui ne cadre pas avec ses convictions |
02 |
Qu’en est-il de ce qu’on dénomme souvent comme un « harcèlement » du malade où le malade et le garde malade sont « harcelés » de questions pendant longtemps alors que le patient est en souffrance.
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Cet aspect n’est pas forcément évident. Il existe un aspect théorique dans la prise en charge des malades chroniques (le cadre théorique de Wagner) qui stipule qu’un patient ayant une maladie chronique qui a été bien éduqué à sa maladie devient expert de sa maladie grâce à l’expérience gagné |
03 |
Est-ce qu’il existe des soins au juste prix ?
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L’idéal dans l’offre des soins de soins de qualité est de pouvoir offrir des soins efficients (par définition le bon malade a été soigné par le bon soignant au bon moment avec toutes les ressources disponibles dans les meilleures conditions économiques). Parvenir à cette réalité est le combat quotidien de tous les soignants du monde. |
04 |
Est- ce que les propositions qui sont suggérés pour l’amélioration des textes n’entrent pas dans la CSU qui est attendue depuis ? |
Toutes les réflexions sont utiles. Aussi vrai que la CSU cherche à améliorer l’accès aux soins de qualité, les réflexions autour de sa pratique sont d’autant plus utiles. |
05 |
S’il faille créer une nouvelle loi, qu’est-ce qu’on fait de la loi du 12 avril 1983 qui porte sur le code de déontologique des droits des malades au Cameroun ? |
La loi qui est évoquée adresse deux points : les droits des patients et l’éthique de la profession. Mais il existe d’autres points qui devraient pris en considération tels que la responsabilité et la déontologie, la compétence des médecins qui ne retrouvent pas dans le texte |
06 |
Est-ce que le fait qu’un médecin envoie son patient vers un collègue n’entrave pas le droit à la liberté de choix du patient ?
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Le fait de référer un patient vers un collègue est une décision entre deux partenaires. Le primo consultant qui décide de référer le malade à un autre collègue doit expliquer au patient la situation et lui dire pourquoi il envoie vers ce collègue. Cela reste une suggestion et non une obligation pour le patient. |
07 |
Quand on a une pathologie grave et que le médecin nous prescrit un médicament qu’on ne trouve pas en pharmacie, est-ce que cela n’aliène t’il pas le droit à des soins médicaux de qualité ? |
Dans la pratique de la médecine, il n’existe « le » médicament. Il existe plusieurs types de médicaments qui peuvent être utilisés en cas échéant. Néanmoins, un médecin ne devrait pas prescrire un médicament dont il ne connait pas la disponibilité. Le problème de l’organisation du système des soins revient donc, car tous les médicaments devraient être disponibles aux endroits appropriés et de manière adaptée. |